Paul, propriétaire d’Amour Wine Bistro à Richmond, VA, gérait tout seul ce restaurant cher à son public pour son atmosphère où les portables étaient défendus et pour sa carte des vins qui était vraiment très bonne et pas chère. Il maintenait que les “allergies au gluten” n’étaient que réactions au pesticide, glyphosate, appliqué aux champs de blé. Maintenant, on pense aussi que le glyphosate cause Non-Hodgkin Lymphoma, mais aux USA, l’Agence pour la Protection de l’Environnement (U.S. EPA) ne veut toujours pas admettre l’accumulation des preuves. Nous voulions en savoir un peu plus.
Le glyphosate marche en pénétrant les cellules d’une plante pour “bloquer” la voie de synthèse du shikimate, ce qui empèche la plante de pousser.
A l’origine, vu le fait que la voie de synthèse du shikimate n’existe pas chez les mammifères, on croyait que le glyphosate était anodin pour les humains. Cependant, l’intestin humain contient des bactéries, des archées, et des champignons qui, eux, ont cette voie et meurent en conséquence au contact des résidus de glyphosate. Quand les bactéries bénéfiques disparaissent ainsi, les néfastes prolifèrent, créant une dysbiose intestinale.
La dysbiose intestinale peut endommager les réponses immunitaires et produit des symptômes tels des lourdeurs digestives, diarrhées, et autres semblables à l’intolérance au gluten. Seul un examen médical peut faire la diagnostique, mais il est possible que le nombre “ballonnant” de cas d’inconfort associé au blé lui est dû.
Sans vouloir entrer dans un débat au dela de ses compétences, il faudrait savoir trois choses au moins sur le glyphosate.
Un – Aux Etats-Unis lors d’une année récente, des fermiers ont étalé 127 millions de kg de glyphosate sur 121 millions d’hectares de terres cultivés.
Deux – Entre 1999 et 2010, environ 58% de l’asclépiade est mort dans le centre du pays nord-Américain où les OGMs dits “Roundup Ready” se cultivent. La réduction conséquente des papillons monarches est de 81% environ – une perte liée à la disparition d’asclépiade comme aliment pour leurs chenilles, selon une étude par l’université d’Iowa State et le département des pêches et la gestion de la faune de l’université de Minnesota à St. Paul.
Trois – Un sondage de la part des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des Etats-Unis a trouvé que 81% des Américains ayant plus de six ans avaient été exposé au glyphosate. Ceux qui travaillent dans l’agriculture, bien sûr, courent beaucoup plus de risque.
On peut tous aider (et éviter une dysbiose aussi peut-être) en choisissant des blés biologiques. Les pratiques de l’agriculture biologique telles la rotation et diversification des cultures préviennent l’application de pesticides toujours plus récents.
L’approbation du glyphosate par l’U.S. EPA (pas fiable et fait sous pression par Monsanto*) a tout de même aidé à persuader une administration européenne à égalité qu’il fût plus raisonnable de l’autoriser jusqu’en 2033 (sauf comme produit déshydratant).
Mais la France s’est abstenue du vote, ayant le bon sens de savoir qu’il vaut mieux l’éviter. Dans les mots d’un ministre de l’environnement allemand prononcés en faveur de son interdiction, “Ce dont nous avons besoin, c’est plus de fredonnement et bourdonnement.” Paul serait d’accord.
Et vous? Quelles sont vos expériences personnelles? Merci pour votre visite!
* Source: Whitewash: The Story of a Weed Killer, Cancer, and the Corruption of Science by Carey Gillam, Island Press: Washington, DC, 2017
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